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Mon travail est fondé sur l'improvisation. J'utilise les hasards de la matière picturale pour créer un réseau abstrait de taches, de coulures et d'éclaboussures, réseau dont émergent des espaces, paysages psychiques et critiques de notre société.
Ayant vécu une vingtaine d'années au Canada, j'ai probablement été attirée par l'utilisation de la gestualité de l’Action Painting , pour travailler sur de grands formats ce côté " pulsionnel" de l'expressionnissse afin de faire surgir des espaces inconscients.
Dans les coulures, éclaboussures, apparaissent des fragments de rochers ou d'architecture qui indiquent une première perspective, échelle et "découpe" de l'espace. Ces repères vont faire automatiquement surgir à leur tour d'autres formes évoquant un nouvel espace qui se superposera au premier.
C'est par une alternance de destruction de l'image ( par de nouvelles éclaboussures, glacis...) et de construction de celle-ci qu'un espace à la fois cohérent et hybride, porteur de plusieurs " mémoires" , de plusieurs" lieux, va se constituer.
Ce sont souvent des paysages post-apocalyptiques qui sont apparus , témoins de désastres dont l'origine est incertaine ( entropie, guerres, catastrophes écologiques?) Récemment quelques formes humaines " re-colonisent" ces espaces, inscrivant une narration individuelle, la possibilité d'une survie au coeur d'une histoire collective incertaine.
ARTIST STATEMENT
My paintings emerge from a combination of the fictive (pure imagination) and the real (concerns with destructive phenomena, both historical and actual).
I do not work by starting off from an idea or a subject; rather, the image comes out from gestural act, from a complicated network of drippings and splashes of paint. I like to stress the physical aspect of the painting by using large scale canvasses and by acting with some kind of violence in the process of painting while enhancing the constructed, tridimensional aspect of a vision.
Although my spaces are not constructed according to photographs, in some of them, the result resembles photography, however strangely. Improbable places - species of urban ruins- seem to emerge from a fluid and multiple image that retains the traces of successive interventions. Superimpositions, layers that evoke an uncertain memory overtaken by historical events give the impression of a narration that is incomplete, disconcerted. Before these images, that evoke the violence of a disaster for which the origin is unclear, the viewer is confronted by a disquieting experience.